8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 1745 une moto de legende pour une route legendaire La route Napoléon* sur son tracé historique regorge de merveilles naturelles toutes plus belles les unes que les autres. Dans mon précédent article, je partais de Grasse pour me rendre à Castellane la porte du Verdon, mais à la sortie du village, je bifurquais en direction du lac de Castillon, puis du lac de Chaudanne pour me retrouver à nouveau à Castellane. la route entre les gorges Cette fois ci, je pousse mon itinéraire jusqu’ à Digne les Bains, la préfecture du département des Alpes-de-Haute-Provence qui se trouve à un peu plus d’une heure de route de la capitale des parfums. Digne les Bains est sans doute la plus petite préfecture de France car cette ville représente un peu moins de 18000 habitants. Elle est surtout connue pour ses cures thermales, d’où jaillissent des eaux réputées depuis l'Antiquité. Les Romains en firent une cité et exploitèrent ses eaux thermales. Citées par Pline l'Ancien, ces eaux font l'objet d'études scientifiques dès le XVIIe siècle. Elles deviennent un lieu de cure favori des militaires. Aujourd’hui encore, Digne accueille plusieurs milliers de curistes chaque jour. Mais avant d’arriver dans la préfecture des Alpes de Haute Provence, je m'arrête quelques instant à Senaz pour contempler la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption. la route a été percé dans le rocher Senaz est l'un de ces minuscules villages de haute Provence qui possède des églises géantes par rapport à la taille de ce même village. Ici, la région constitue un site unique dans de nombreux domaines de la géologie. Le site qui nous intéresse par contre, se trouve à une vingtaine de kilomètres. Mais tout d’abord un arrêt obligatoire à Malijai, comme le fit l’empereur Napoléon Ier, pour se qui deviendra la légende des 100 jours, quand il partit de Golfe Juan…. après je vous raconterai la légende des Mées. Napoléon Ier est donc de Passage le 4 mars 1815 à Malijai, et va faire une halte pour la nuit dans son château. La première notation d'un château à Malijai est faite dans l'acte de donation de 1381, effectué par la Reine Jeanne, Comtesse de Provence au profit de Guidon Flotte de Nice. Ce premier château fut détruit vraisemblablement lors d'invasions sarrasines. Melchior de Mazargues, Conseiller au Parlement d'Aix en Provence, fit bâtir le château actuel. Puis, le château fut acquis en 1766 par Pierre Vincent Noguier qui se ruina pour le restaurer. Sa façade est encadrée de deux tours rondes, et surmontée d’un fronton, répété sur la façade arrière. Il est bien évidemment classé monument historique. Si Napoléon Ier à fait une halte pour la nuit, on peut bien s’arrêter quelques minutes pour prendre une photo de celui-ci. Maintenant, nous arrivons à la deuxième légende de mon article, mais avant d’aborder le sujet, quelques explications sur l’endroit ou nous nous trouvons. Je dis Nous » ! Parce que vous me suivez bien sur ? On y va ! Pour expliquer un peu la géologie du site que je vous fais découvrir, il faut savoir qu’il y a plus de 25 millions d'années à l’ère tertiaire, au sud naissent les Alpes méridionales qui sont aussitôt attaquées par l'érosion. Des blocs arrachés, roulés et devenus galets s'accumulent dans un delta de 60 km de long et de 30 km de large et sur des épaisseurs considérables. Le calcaire dissout dans l'eau s'associe, les cimente avec un grès très dur. La roche ainsi formée constitue le Poudingue. Ces dépôts s'arrêteront il y a environ 2 millions d'années. Au niveau du village des Mées, une zone de poudingue est beaucoup plus dure qu'ailleurs. Elle résiste à la fois à l'érosion gel, pluie et à la Durance qui coule à ses pieds et affouille le flanc ouest pour faire apparaître une paroi verticale. Les eaux pluviales dégagent les futurs rochers. L'alternance de périodes glaciaires et de pluies diluviennes entraînent les blocs arrachés vers la Durance. Les eaux de ruissellement usent la roche en profondeur et agrandissent les fissures pré-existantes. Peu à peu les rochers se transforment en ce que l’on nomme aujourd’hui les pénitents. Aujourd'hui encore l'érosion continue même si elle est moins vive. les penitents des Mees Bien que la façade des Pénitents évoque des formes rocheuses coniques, il s'agit d'un ensemble de crêtes et de canyons, s'interrompant simultanément sur un plan vertical. Cette formation s'étire sur environ un peu plus d’un kilomètre, et la falaise la plus haute atteint tout de même 114 mètres. Les rochers des Mées, par leur forme et leur alignement, n'ont pas manqué d'intriguer, de fasciner nos ancêtres qui trouvaient toujours une signification divine ou magique à tout ce qui ne pouvaient s'expliquer. On les appelle les Pénitents des Mées en raison de leur silhouette; d'après la légende, ils représentent les moines de la Montagne de Lure qui ont été pétrifiés. D'étranges fables de métamorphose d'homme en pierre sont encore contées à la veillée par les paysans dont certains n'aiment guère passer, la nuit, dans le voisinage des Mées. Cela se passait au temps où les Sarrasins envahissaient notre pays. Ils s'étaient installés dans les collines environnantes et faisaient régner la terreur. Un jour, les seigneurs locaux décidèrent d'attaquer le camp des Sarrasins pour s’en débarrasser coute que coute et définitivement. Ce qui fut fait par une nuit sans lune. La surprise et la détermination des seigneurs eurent raison des envahisseurs après une lutte intense. Après avoir donc chassé leurs ennemis, ils entrèrent dans le château occupé par les Sarrasins et quel ne fut pas leur étonnement lorsqu'ils trouvèrent dans une grande chambre sept belles mauresques, effrayées qui demandaient grâce. Après consultation, il fut décidé de les expédier par radeau sur la Durance jusqu'en Arles où les autorités décideraient de leur sort. des sentiers au plus prés des précipices .. Mais le seigneur local voulut les garder ce qui attira les foudres du prieur, des moines et de ses habitants. Mais le jour de leur départ et à la vue de tant de beauté par les moines, leurs cœurs battaient sous les scapulaires, leurs yeux étincelaient, les désirs se faisaient probants. De l'autre côté de la Durance le grand Saint-Donat, l'ermite de Lure, surveillait ses ouailles et comprit ce qui allait se passer. Pour préserver du péché les moines, il les pétrifia tous sur place dans leur robe de bure. Voila pour la légende ! Maintenant, une fois sur place, il faut réaliser la randonnée du sentier des Rochers. En partant de la place des Mées, je remonte avec mon Harley la rue Clovis Picon jusqu'au camping. Je gare ma moto prés du vieux mur qui marque le point de départ du sentier et je suis le balisage jaune. Le sentier s'élève dans le poudingue et sous les pins d'Alep d'abord en effectuant trois lacets puis mène au belvédère de San Peyre. C'est une promende de 12 km a pied aller retour avec un dénivelé de plus de 100 metres. C’est un sentier en pente raide ou il faut grimper pendant 1h30 chaussures de marche anti dérapentes indispensables sur lequel la mairie décline toute responsabilité car celui-ci est très dangereux. De nombreux arbres déracinés par l'effet du vent et du poids de la neige en sont les témoins. Il est assez vertigineux tout le long du parcourt **et une fois au sommet la vue est superbe montagne de Lure et Luberon sur la gauche, le Dévoluy en face, avec son relief très accidenté et, plus près Sisteron dont on aperçoit également la citadelle. Je reste un moment en admiration devant l’arche naturelle qui me fascine réellement, mais, je décide de revenir sur mes pas. Je récupère ma moto et je rentre sur Grasse en passant par Saint André des Alpes et Saint Julien sur Verdon. Le temps se gâte, il pleuviote en cours de route, c’est cela la montagne ! Ce soir, je vais bien dormir …… *Parcourir la route Napoléon en Harley Davidson, c’est rouler sur une légende historique au guidon d'une autre légende, c'est en apprécier des merveilles à chaque kilomètre sur l'épine dorsale qui va de la Côte d'Azur au cœur des Alpes. Cette route est mythique au même titre que la route de la soie, les chemins de Compostelle ou encore la Route 66. De Grasse à Digne en l'espace d'une centaine de kilomètres, vous atteignez les sommets de l'extase ....... Saint Julien sur Verdon **je conseille de mettre une casquette, ce qui pourrait éviter une insolation ou un malaise pendant cette randonnée qui s’effectue par moment au bord des précipices. Car alors, la chute serait de plusieurs dizaines de mètres. DIAPORAMA DE LA BALADE Published by freerider06 - dans Provence