Danielburen : l'observatoire de la lumiere (bilingue) Fondation louis vuitton. Collection MusĂ©e - Patrimoine (0 avis) Donner votre avis. Parution le 02/06/2016. Ajouter Ă une liste. Livre papier. 12,00 ⏠Indisponible CaractĂ©ristiques techniques : PAPIER: Ăditeur(s) Beaux Arts Ă©ditions: Collection: MusĂ©e - Patrimoine: Parution: 02/06/2016 Format: 22.3 x 28.4:ARTICLEPour beaucoup, le nom de Buren Ă©voque les colonnes Ă©rigĂ©es en 1985 dans la cour dâhonneur du Palais-Royal Ă Paris. Daniel Buren Lorsque le Ministre de la culture Jack Lang lui confie la mission de rĂ©amĂ©nager les m2 dâun espace dĂ©tournĂ© par les fonctionnaires du Conseil dâEtat en parking, Daniel Buren prĂ©sente un projet constituĂ© de deux plateaux câest le nom de lâinstallation dite les Colonnes de Buren distincts sur lesquels figurent un alignement de 260 polygones de marbre de taille inĂ©gale, striĂ©s de blanc et de noir. Il comprend Ă©galement une fontaine souterraine et un jeu de lumiĂšres. Les Parisiens sâaccomodent mal du mĂ©lange des genres architecturaux. De nombreuses innovations, trĂšs dĂ©criĂ©es lors de leurs inaugurations tels le Centre Pompidou en 1977 ou la pyramide du Louvre en 1989 on su avec le temps trouver leur place au sein dâune ville en transformation. Les habitants et les touristes ont finalement su se les approprier.© 1986 cependant, une violente polĂ©mique Ă©clata. Elle posait la question de lâinstallation dâune Ćuvre contemporaine dans un site historique classĂ©? Les opposants aux colonnes de Buren reprochaient Ă lâArtiste et au Ministre de dĂ©figurer le lieu. Les pro-Buren les qualifiaient de passĂ©istes. Le dĂ©bat fĂ»t passionnĂ© pĂ©titions des riverains, courriers, questions parlementaires, graffitis et insultes sur les palissades du chantier. Une bataille judiciaire sâouvrit qui mena Ă lâarrĂȘt des travaux en fĂ©vrier 1986. Le mois suivant, les Ă©lections lĂ©gislatives conduisirent Ă une cohabitation. LâĂ©pineux dossier dĂ»t ĂȘtre gĂ©rĂ© par lâopposition. Buren se dĂ©fendit en Ă©voquant la possibilitĂ© de finir lâĆuvre, de voir les rĂ©actions quâelle allait produire et selon sa rĂ©ception par le public de la dĂ©truire, ou non. Le nouveau ministre de la Culture, François LĂ©otard, dĂ©cida finalement lâachĂšvement du chantier en raison du droit moral de lâartiste. Mais Daniel Buren est bien plus quâun simple provocateur. Le style Buren Sorti de lâĂcole des MĂ©tiers dâArt, il oriente dĂšs les annĂ©es 1960 son travail vers une Ă©conomie des moyens artistiques. En 1965, Daniel Buren inspirĂ© par une toile de store rayĂ©e, il met au point son outil visuel » des bandes verticales alternĂ©es blanches et colorĂ©es de 8,7 cm de largeur, rĂ©pĂ©tant ses rayures Ă lâinfini et sur tous les supports. Le choix dâun motif fabriquĂ© industriellement rĂ©pond Ă son dĂ©sir dâobjectivitĂ©. En dĂ©cembre de lâannĂ©e suivante, Buren sâassocie avec les peintres Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni, avec lesquels il organise des manifestations trĂšs controversĂ©es, crĂ©ant le groupe BMPT Buren Mosset Parmentier, Toroni. Ce qui les lie, câest la pratique commune de la rĂ©pĂ©tition systĂ©matique dâun mĂȘme motif, ainsi que la volontĂ© de sâopposer radicalement Ă la scĂšne artistique parisienne, trĂšs acadĂ©mique. Ce travail est lâoccasion dâexaminer non plus seulement les limites physiques de la peinture, mais Ă©galement les frontiĂšres politiques et sociales du monde de lâart. Se posant toujours en thĂ©oricien de son propre travail, Daniel Buren accompagne toutes ses installations dâun descriptif, de notes explicatives de lâemploi dans les premiĂšres toiles dâun tissu industriel constituĂ© de bandes Ă©gales et verticales blanches, Ă lâutilisation de ce tissu comme lieu de lâinscription de la peinture, Ă la peinture comme non-lieu. Buren met trĂšs vite au point le concept de travail in situ, câest-Ă -dire dâune intervention artistique intrinsĂšquement liĂ©e au lieu dans lequel le travail est programmĂ© et rĂ©alisĂ©. Buren procĂšde toujours Ă une analyse du lieu en rĂ©vĂ©lant ces particularitĂ©s les plus significatives et les moins visibles. Buren parle lui-mĂȘme dâinstrument pour voir », car paradoxalement, en se limitant Ă un motif unique, il parvient Ă un Ă©largissement du champ visuel du spectateur. LâĆuvre rĂ©vĂšle le lieu et ce lieu mĂȘme la rend intransportable et donc Ă©phĂ©mĂšre. Au cours des annĂ©es 1970, ses interventions rayĂ©es » envahissent tous les supports portes, escaliers, trains, voiles, gilets pour gardiens de musĂ©e, etc. En mĂȘme temps que son Ćuvre prend une ampleur infinie, elle devient plus diversifiĂ©e et colorĂ©e, transgressant ainsi lâinterdit moderniste qui bannit toute fonction commence aussi Ă exposer dans les musĂ©es, ce qui lui permet dâaiguiser sa critique institutionnelle. Du musĂ©e Guggenheim de New York Ă la Documenta de Kassel, il est souvent intervenu de maniĂšre critique par rapport aux institutions artistiques. Pour lui, toute Ćuvre exposĂ©e est mise en scĂšne », il considĂšre donc lâexposition comme un dĂ©cor, dĂ©nonçant ainsi le rĂŽle de lâinstitution qui prĂ©side habituellement Ă cette mise en scĂšne. Les annĂ©es 1980 marquent lâĂ©poque des premiĂšres commandes publiques. La polĂ©mique nationale engendrĂ©e par les colonnes et lâobtention du Lion dâOr Ă la Biennale de Venise en 1986 Ă©tablissent sa notoriĂ©tĂ©. Dans son travail, il sâintĂ©resse de plus en plus aux liens entre architecture et art. Il dĂ©veloppe un travail plus tridimensionnel et une conception de lâĆuvre qui nâest plus objet, mais modulation dans lâespace. Durant les annĂ©es 1990, il continue de travailler sur ces dispositifs architecturaux de plus en plus complexes, multipliant les jeux sur les matĂ©riaux et sur les couleurs. Ce dernier Ă©lĂ©ment nâest plus seulement appliquĂ© au mur, mais installĂ© dans lâespace » sous forme de filtres, de plaques de verre ou de plexiglas colorĂ©s. Lâimpression dâĂ©clatement de lâĆuvre est parfois accentuĂ©e par lâutilisation de miroirs. Un artiste prolifique Daniel Buren est un artiste prolifique. Il multiplie certes les exposition Ă©phĂ©mĂšres in situ, mais Ă lâheure oĂč je publie cet article, ce ne sont pas moins de 10 de ses Ćuvres Ă travers le monde que lâon peut admirer. De quoi dĂ©velopper un vĂ©ritable tourisme spĂ©cialisĂ©. Voici un petit florilĂšge des installations que jâai prĂ©fĂ©rĂ© ces cinq derniĂšres annĂ©es. SĂ©rignan â Rotation En septembre 2006 Daniel Buren investi le MusĂ©e de SĂ©rignan pour quelques semaines. Cette installation est constituĂ©e de formes gĂ©omĂ©triques trois triangles de couleur et un triangle rayĂ© de bande de 8,7 cm. A chaque fenĂȘtre, les rayures grises et blanches pivotent, en rotation. Le bleu, le jaune et le rouge, couleurs primaires, plus le vert, suivent le mouvement. Les baies vitrĂ©es des couloirs dĂ©coupent ainsi le paysage en tableaux colorĂ©s. Le soir, de lâextĂ©rieur, câest le musĂ©e qui sâillumine de couleurs. De Haan â Le vent souffle oĂč il veut Quoi de plus agrĂ©able que de dĂ©couvrir la cĂŽte belge sous le signe de lâart contemporain? La triennale Beaufort, propose tous les trois ans une trentaine dâoeuvres monumentales, rĂ©parties entre sur un tracĂ© entre les villes de Zeebruge et La Panne. Outre les Ćuvres de lâĂ©dition en cours, dâautres piĂšces des Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes sont toujours visibles par endroits. Lâobjectif commencer oĂč bon vous semble, rĂ©partissez les visites tout au long de votre sĂ©jour et, surtout, appropriez-vous les Ćuvres tout comme elles sâapproprient vos lieux de balade ou de bronzette !Pour visiter Beaufort, munissez- vous du guide de promenades vendus dans les offices du tourisme, et dâun pass Ă la journĂ©e pour le tram de la cĂŽte. Les courageux peuvent Ă©galement faire le parcours Ă vĂ©lo. Lors de lâĂ©dition 2009, Buren conçut une Ćuvre de cent mĂąts de pavillons, ornĂ©s de girouettes en diffĂ©rentes couleurs. Chaque girouette se pare dâune couleur vive et alterne avec le blanc. Paris â Excentriques En juin 2012, Daniel Buren est lâartiste invitĂ© de Monumenta, une exposition dâart contemporain qui se tient dans la nef du Grand Palais annuellement. Il y expose une installation Ă©phĂ©mĂšre de 377 disques translucides suspendus au-dessus du sol. Chaque cercle, entre 2 et 6,50 m de diamĂštre, est composĂ© dâune structure de fer et dâune matiĂšre plastique bleue, jaune, rouge ou verte ou se reflĂšte la lumiĂšre crĂ©ant de nouveaux effets de couleur. ExceptĂ©e la coupole centrale, lâoeuvre recouvre entiĂšrement la surface du site. Paris â Une pause colorĂ©e Depuis quatre ans dĂ©ja, en accord avec sa vocation de partenaire privilĂ©giĂ© du monde de lâart, lâhĂŽtel Bristol propose un rendez-vous autour de la crĂ©ation contemporaine. PĂ©riodiquement, deux artistes de renommĂ©e internationale sont invitĂ©s Ă investir le jardin et le bar de lâhĂŽtel. De mai Ă octobre 2016, les invitĂ©s du Bristol sont Daniel Buren et Hicham Berrada. Pour son invitation, Buren installe une pergola, Ćuvre dite in situ, créée pour le jardin de lâhĂŽtel. Câest une construction lĂ©gĂšre qui sert gĂ©nĂ©ralement de support aux plantes grimpantes et permet dâombrager son environnement. Lâartiste contrarie ici son usage commun en accrochant non pas des fleurs mais cinq couleurs disposĂ©es par ordre alphabĂ©tique au-dessus des tĂȘtes. Les couleurs jouent avec la lumiĂšre et en prĂ©sence du soleil, se projettent aux alentours. Paris â LâObservatoire de la lumiĂšre A partir du 11 mai 2016 câest la Fondation Louis Vuitton que Buren habille de couleurs chatoyantes. Les douze voiles revĂȘtant le bĂątiment voient leurs 3 600 verres se parer de couleurs vives et de bandes blanches et transparentes. Les reflets sâinvitent Ă lâextĂ©rieur comme Ă lâintĂ©rieur du bĂątiment et offrent des perspectives changeantes selon les heures et les saisons. Rome â LâĂ©chiquier arc-en-ciel ondoyant Daniel Buren investit cet Ă©tĂ© le Mont Palatin de Rome avec ces grands drapeaux quadrillĂ©s arc-en-ciel. Lâexposition de groupe Par tibi, Roma, nihil organisĂ©e par la Fondation Nomas fait dialoguer paysage archĂ©ologique romain et art contemporain. Son installation sera visible jusquâau 18 septembre 2016 au-dessus du Circo Massimo.
DanielBuren. L'Observatoire de la lumiĂšre [exposition, Fondation Louis Vuitton, Paris, mai 2016]. Paris ; Paris : Xavier Barral Ed. ; Fondation Louis Vuitton, 2016. 978-2-36511-106-5. In The Collection. Peinture aux formes variables, 1966. Daniel Buren. Peinture acrylique blanche sur tissu rayĂ© blanc et gris, 1996. Daniel Buren. Exhibition of the Collection. From 20 February 2019 toDaniel Buren investi la Fondation Louis Vuitton. Non pas pour y rĂ©aliser une exposition Ă proprement parler mais plutĂŽt une installation in situ, qui rĂ©gĂ©nĂšre lâespace et la vision que lâon peut en avoir. Lâapplication de son outil visuel » sur les ailes de la Fondation Le principe de cette oeuvre, appelĂ©e LâObservatoire de la lumiĂšre », est lâapposition sur les ailes de verre de la Fondation de filtres colorĂ©s Ă intervalle rĂ©gulier, avec une ou deux couleur par voile certaines ailes du bĂątiment ayant deux pans, Buren joue avec les variations en changeant lĂ©gĂšrement la teinte sur les deux cĂŽtĂ©s. La patte de lâartiste se reconnaĂźt dans lâoutil visuel quâil utilise, Ă savoir la prĂ©sence tous les six carreaux 287 au total de bandes plus ternes » disposĂ©es comme Ă son habitude depuis les annĂ©es 60 Ă 8,7 centimĂštres les unes des autres. Elles sont scrupuleusement Ă©tudiĂ©es puisque leur orientation soient perpendiculaire au sol, afin de restituer la verticalitĂ© dans ce chaos organisĂ© ». Une oeuvre monumentale Le travail fut de taille cinq semaines de travaux pour couvrir les 13 500 mĂštres carrĂ©s des ailes de la Fondation dĂ©coupĂ©s en 3 600 verres. Lâinvestissement semble ĂȘtre rentable pour Bernard Arnault puisque sa vitrine artistique se pare de teintes chaleureuses et agrĂ©ables. Pour les responsables artistiques, Buren reprĂ©sente en parant les pans du bĂątiment de filtres colorĂ©s lâidentitĂ© Vuitton » avec cet oiseau qui sâenvole en couleur . Si lâon peut avoir un regard critique quand aux collaborations entre des artistes contemporains et des personnes aussi fortunĂ©es que Bernard Arnault, câest malgrĂ© tout belle et bien une impression de lĂ©gĂšretĂ© qui se dĂ©gage de lâimpressionnant bĂątiment. DĂ©voilement ludique de lâespace GrĂące Ă la lumiĂšre surtout au soleil qui est un Ă©lĂ©ment sine qua non de lâapprĂ©ciation optimale de lâinstallation, les murs blancs assez neutres se parent de teintes colorĂ©es qui changent les perceptions des espaces et rendent finalement le vide et les terrasses de la Fondation plus intĂ©ressants et regorgeant de vitalitĂ© que les Ćuvres situĂ©es Ă lâintĂ©rieur. Les variations selon les moments du jour, de lâannĂ©e sâavĂšrent surprenantes, avec la sensation que chacun aura expĂ©rimentĂ© ce colorĂ© habillage dâune maniĂšre singuliĂšre avec des regrets pour les visites par temps blanc. Une carte blanche bien utilisĂ©e De part sa notoriĂ©tĂ© ainsi que son habitude des Ćuvres in situ notamment lors de laMonumenta quâil a occupĂ©e, il nâa pas fallu longtemps pour que Daniel Buren puisse faire comme bon lui semble avec la structure. En effet, Frank Gehry, lâarchitecte de la Fondation, a donnĂ© son accord pour que son confrĂšre orne de son Ă©tendard les ailes de lâimposante construction. Puisque la Fondation a Ă©tĂ© construite pour abriter lâart, il semble fortement pertinent que lâart puisse avoir lâopportunitĂ© dâabriter lâart. Le but de Buren Ă©tant dâattirer le regard sur ce qui peut passer inaperçu cette gigantesque structure qui peut paraĂźtre terne sous le ciel parisien. Ainsi, mĂȘme en se retrouvant devant une statue arc-en-ciel aux inspirations bouddhistes de trois tonnes, le regard est orientĂ© vers le puits de lumiĂšre qui laisse apparaĂźtre les carreaux bleus dâune des ailes de la grande machine mĂ©tallique aux airs de vaisseau futuriste. LObservatoire de la LumiĂšre, work in situ, 2016 Peinture acrylique blanche sur tissu rayĂ© blanc et bleu , 1969 Quand les carrĂ©s font des cercles et des triangles : hauts-reliefs situĂ©s , 2010 Photo souvenir Daniel Buren Ă la Fondation Louis Vuitton, 25 mars 2016 ©Fondation Louis Vuitton/Martin Argyroglo ©DB-ADAGP, Paris 2016. Autre Ă©vĂ©nement "monumental" de la semaine l'intervention de Daniel Buren sur l'Ă©crin de Frank Gehry Ă la Fondation Louis Vuitton. L'architecte qui dit vouloir "ĂȘtre bousculĂ© par les artistes"avait demandĂ© Ă son ami plasticien avant l'inauguration de l'ensemble, aussitĂŽt plĂ©biscitĂ© par les parisiens. Au dĂ©part peu enthousiaste Buren se dĂ©cide finalement pour un projet Ă©largi d'habillage des grandes coques de verre 12 grandes voiles constituĂ©es de 3600 verres par des filtres colorĂ©s qu'il dispose en quinconce et alterne de bandes transparentes, dans une rigueur toute minimale. Mais l'effet, lui est maximal ! et quand on dĂ©ambule sur les terrasses au beau milieu des 13 couleurs retenues et de leurs projections changeantes au grĂ© des conditions atmosphĂ©riques, on navigue au milieu de ces projections dans un chaos contrĂŽlĂ© tout Ă fait saisissant. La pensĂ©e originelle de Gehry s'en trouve magnifiĂ©e mĂȘme si le soleil est une condition prĂ©alable pour apprĂ©cier le tout. C'est d'ailleurs ce dont ce qui attriste Suzanne PagĂ© le matin de l'inauguration oĂč le gris Ă©tait dominant. "L'observatoire de la lumiĂšre" tel est le nom choisi par l'artiste pour rĂ©sumer la valeur de son geste qui part toujours de l' in sur une durĂ©e de un an pour pouvoir constater la ronde des saisons Ă l'air libre, le nez en l'air en prise avec l'Ă©chelle du paysage dans ces dĂ©crochĂ©s vertigineux des terrasses, l'intervention ensuite disparaitra. Comme cela avait Ă©tĂ© le cas lors de Monumenta en 2012 oĂč Buren avait proposĂ© une nouvelle verriĂšre pour filtrer et projeter des myriades de couleurs sur les visiteurs. Une traversĂ©e sensorielle autour du cercle et de ses mĂ©canismes de si je vous disais que le galeriste de Daniel Buren n'est autre que kamel mennour qui affiche lĂ une actualitĂ© plus que manquez pas le BurenCirque qui plante son chapiteau pendant trois jours Ă partir du 2 juin, un Ă©vĂšnement qui engendre Ă chaque fois un nouveau projet. Vous pourrez dĂ©ambuler d'un cabanon Ă l'autre au milieu des chants, de la musique...Infos pratiques Daniel Burenl'Observatoire de la lumiĂšretravail in situ, 2016Fondation Louis Vuitton en ligne ouverte pour rĂ©server le toujours les artistes chinois pour ceux qui ne les auraient encore pas vu !Lors de vos voyages, Daniel expose son musĂ©e idĂ©al Ă Bruxelles au BOZAR "une fresque" dont j'ai dĂ©jĂ parlĂ© ici.
quot;Daniel Buren. L'Observatoire de la lumiĂšre" 10 mai 2016 -mai 2017 Fondation Lo
Le hasard fait dĂ©cidĂ©ment bien les choses, un dimanche pluvieux, gris, Ă ne pas pointer le bout de son nez dehors⊠et lâopportunitĂ© de pĂ©nĂ©trer dans lâun des nouveaux temples parisiens, Ă savoir la Fondation Vuitton. Ouvrant gracieusement ses portes afin de prĂ©senter au plus grand nombre une exposition thĂ©matique, la fondation a créé la surprise en mettant en place un Ă©vĂ©nement exceptionnel. RĂ©sidant Ă moins de 5 minutes des lieux Ă vol dâoiseau, je nâavais aucun autre choix que de prendre un parapluie pour Ă©viter le dĂ©luge et cette humiditĂ© dĂ©courageante. Une derniĂšre prĂ©cision, car jâai envie dâĂȘtre franc dĂšs le dĂ©part, câest uniquement le bĂątiment et lui seul qui mâa sorti de chez moi dimanche dernier. Nâoublions pas que pour voir une telle prise de risque architecturale, il vous faut au moins aller jusquâĂ Bilbao. Franchir les portes de cet espace titanesque aux accents futuristes Ă©tait donc une premiĂšre pour moi. PassĂ©e lâentrĂ©e, les multiples points de contrĂŽles et les sourires des nombreux agents dâaccueil, le voyage pouvait enfin commencer. Jâavais attendu de me rendre en ces lieux baignĂ©s de lumiĂšre, patientant pour une expo dâenvergure. Le calendrier jouant en ma faveur câest Buren qui a piquĂ© ma curiositĂ© avec son travail sur le bĂątiment en lui-mĂȘme. De vous Ă moi, nous pouvons penser tout le bien ou tout le mal que lâon veut de Buren, force est de constater que son Ćuvre est tellement adaptĂ©e Ă lâarchitecture que lâon pourrait croire que la mise en couleurs Ă©tait pensĂ©e pour sây greffer dĂšs le dĂ©part. Certains parlent dâinsecte gĂ©ant, dâautres dâune sorte de vaisseau spatial comme Ă©chouĂ© au milieu de la forĂȘt. Cette impressionnante masse de verre et dâacier qui dĂ©tonne dans tous les points de vue, sâorganise autour de plusieurs volumes bien distincts. La prĂ©sence de plusieurs maquettes pour comprendre oĂč lâon se trouve dans la fondation est indispensable. Elles vous rĂ©vĂ©leront les secrets de lâarchitecture intĂ©rieure. Il faudra par contre prendre des escaliers et accĂ©der Ă un petit espace baptisĂ© studio » pour y voir la maquette globale. Cette salle prĂ©sente le projet par le biais dâun film, facilitant ainsi la perception globale de lâemprise au sol de ce volume Ă la morphologie si particuliĂšre. LâesthĂ©tique toute en voiles tendues du bĂątiment se pare du jeu de couleurs avec merveille. Et pour cause avec 3600 Ă©lĂ©ments en verre rĂ©partis sur lâensemble du complexe, il y a de quoi jouer pour crĂ©er cet observatoire de la lumiĂšre ». Lâarchitecture est Ă la fois sublimĂ©e et mise en relief dâune maniĂšre peu courante pour une construction de ce genre. Les encadrements qui dĂ©coulent des espaces entre les structures offrent une vue imprenable sur la DĂ©fense. Le parc en contrebas, quant Ă lui, Ă©voque une ville plus proche de Manhattan que de Paris. On pourrait croire en observant cette succession dâimages que lâon viendrait Ă se lasser du jeu de damiers colorĂ©s, sachez quâil nâen est rien. Au contraire, en fonction des lieux et de la lumiĂšre, lâambiance est beaucoup plus confortable quâil nây parait. Peu importe le niveau, vous serez aussi bien Ă lâabri partiellement de la pluie et curieusement du vent. On en vient Ă imaginer des rĂ©ceptions, des soirĂ©es ou autres Ă©vĂ©nements qui, dans ce type dâĂ©crin, deviendraient des rĂ©fĂ©rences. Le bois de Boulogne est connu pour ces nombreux lieux de rĂ©ception, nul doute que cet espace se privatisera rapidement et dĂ©passera sa fonction initiale de lieu dâexposition. La rĂ©gularitĂ© comme la couleur du bassin font un curieux Ă©cho Ă un reste dâarchitecture passĂ©e, visible au fond de lâimage. Une explosion de couleurs au milieu dâune verdure qui se donne des faux airs de forĂȘt luxuriante. Pour ceux qui pensent quâune canopĂ©e » est un ensemble de vitres sur un amas de mĂ©tal, disons quâĂ cette hauteur, avec cette vue vous ĂȘtes plus proches de la dĂ©finition quâau sein du nouveau quartier de chĂątelet les halles⊠Comme une oasis aĂ©rienne, les visiteurs se pressent un peu partout pour sâimmortaliser Ă un endroit puis Ă un autre. Câest donc un ballet incessant de visiteurs friands de selfies qui sâest appropriĂ© les lieux sans retenue. Prenant le temps de se poser pour discuter comme dans un parc, nombreux sont ceux qui restaient Ă lâextĂ©rieur et se laissaient recouvrir par les tonalitĂ©s des films colorĂ©s. Passer dâun endroit Ă un autre, que ce soit en hauteur ou en sous-sol, permet de dĂ©couvrir des formes, des lumiĂšres et des points de vues qui mĂȘme par mauvais temps restent splendides Ă regarder. Visiter ce type dâendroit par un temps aussi maussade reste le test idĂ©al pour se confronter au plaisir dây dĂ©ambuler malgrĂ© les alĂ©as de la mĂ©tĂ©o. Il nây a pas que la structure du bĂątiment qui invite au jeu des prises de vues, les effets de miroirs ont eux aussi leur part dâintĂ©rĂȘt. Comme vous pouvez le voir sur les images qui suivent, le passage de lâeau nâapporte pas seulement une dimension dâapaisement. Lâeffet dâoptique prolonge des jeux de lignes et de perspectives et agrandissent les espaces. Dans ce billet, je ne ferai aucun commentaire sur la collection dâart chinois Ă laquelle je suis restĂ© complĂštement hermĂ©tique. Jâai surtout compris avec cet espace que lâagencement des salles donne une dimension cinĂ©matographique Ă nâimporte quelle Ćuvre qui sây prĂ©sente. LâatmosphĂšre est tellement agrĂ©able que de nombreux visiteurs nâhĂ©sitent pas Ă sâasseoir partout oĂč ils se sentent Ă lâaise. Cette appropriation est un bon signe et un parfait test in situ pour les futurs architectes. Observer comment des spectateurs se dĂ©placent et se posent en dehors des zones dĂ©diĂ©es, permet aussi de trouver des idĂ©es dâagencements musĂ©aux. Peu importe lâendroit oĂč vous prenez position, il y aura toujours un angle de vue qui vous poussera Ă prendre une photo. ConcrĂštement, si vous avez lâesprit crĂ©atif vous nâaurez aucun mal Ă trouver un intĂ©rĂȘt Ă ce lieu. Soit vous en photographierez tous les recoins, soit vous en dessinerez dâautres. Il y a tellement Ă voir et Ă comprendre, ne serait-ce que dans la structure du bĂątiment, quâune fois Ă lâintĂ©rieur on se met Ă penser que lâon aurait imaginer les choses diffĂ©remment Ă tel ou tel endroit. Et si vous commencez dĂ©jĂ Ă rĂ©flĂ©chir de la sorte, câest que vous vous y sentez dĂ©jĂ comme chez vous. D'autres articles qui pourraient vous intĂ©resserĂl'occasion d'une importante intervention de Daniel Buren Ă la Fondation Louis Vuitton Ă Paris, la Fondation et les Editions Xavier Barral publient un catalogue rĂ©unissant par dĂ©cennie l'ensemble des travaux de Buren sur la transparence et la lumiĂšre, de 1970 Ă nos jours. L'ouvrage s'ouvrira sur le projet rĂ©alisĂ© Ă la Fondation et conçu dans un dialogue Ă©troit avec l'architecture
Reportage photo Depuis le 11 mai 2016, la Fondation Louis Vuitton de Paris accueille une installation monumentale de Daniel Buren. L'observatoire de la lumiĂšre. DĂšs les premiĂšres esquisses de lâartiste, lâarchitecte de la Fondation Louis Vuitton, Frank Gehry, a Ă©tĂ© impliquĂ©. Lâinstallation artistique de Daniel Buren habille les voiles dâun damier de treize couleurs, une par voile. Selon les coloris existants dans le nuancier du fabricant de filtres autocollants retenu, les voiles alternent des couleurs saturĂ©es, chaudes et froides. Le reste de la verriĂšre est le vitrage feuilletĂ© sĂ©rigraphiĂ© initial choisi par lâarchitecte Frank Gehry. Vue de lâextĂ©rieur, il donne un cĂŽtĂ© opalin aux 3584 panneaux de la toiture. La trame du damier de lâartiste est rĂ©guliĂšre. De maniĂšre dĂ©corative, elle rappelle un tissu vichy. Câest une subversion de lâarchitecture, un changement radical de son aspect gĂ©nĂ©ral, mais avec lâaccord de son crĂ©ateur ! » 1 Daniel Buren Reportage photo sur lâinstallation de Vincent Laganier Daniel Buren, LâObservatoire de la lumiĂšre, travail In Situ, 2016 Fondation Louis Vuitton, Paris, France Architecte Frank Gehry Photos Vincent Laganier Au milieu de ces plages colorĂ©es, tous les six panneaux apparaissent des espaces rayĂ©s de bandes blanches Ă la Buren. Ici, les bandes sont disposĂ©es perpendiculairement au sol. De maniĂšre surprenante, les bandes vides entre elles, occupĂ©es par le ciel, paraissent transparentes. Ces verres auraient-ils reçus un traitement particulier ou est-ce une illusion dâoptique par un ciel trĂšs lumineux ? Pour moi, la couleur, câest la lumiĂšre et vice-versa. A la Fondation, câest la lumiĂšre du jour qui fait principalement lâĆuvre [âŠ] Ce projet est un observatoire et un laboratoire du ciel de Paris, de sa lumiĂšre et des nuages ». 1 Daniel Buren Daniel Buren, lâObservatoire de la lumiĂšre BrochĂ© 206 pages â Editeur Xavier Barral Editions Acheter chez Eyrolles Approfondir le sujet Daniel Buren â Philippe Parreno simultanĂ©ment, travaux in situ et en mouvement Place des Terreaux rĂ©habilitĂ©e en ondes de lumiĂšre, Lyon 16 arts lumiĂšre tendances des expositions en France Suite de l'article ZOOM - Daniel Buren Franck Gehry Partners Fondation Louis Vuitton Ăquipe du projet Poursuivez votre recherche RĂ©dacteur en chef et Ă©diteur du portail Light ZOOM LumiĂšre depuis 2012. Architecte diplĂŽmĂ© de lâĂcole nationale supĂ©rieure dâarchitecture de Nantes. Ăclairagiste par passion depuis 1997 en Europe. Auteur de sept ouvrages de rĂ©fĂ©rence sur la lumiĂšre, l'Ă©clairage, la ville et le bĂątiment. Enseignant en Ă©clairage Ă lâENSA Nantes et Ă lâENSATT Lyon. Lieu Fondation Louis Vuitton Paris, France
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